Notation des vins

« Faut-il noter les vins ? »
S’il y a une question qui revient sans cesse, et qui au passage provoque entre amateurs quelques joutes verbales pas piquées des hannetons, c’est bien celle-là. Si tout le monde est d’accord pour dire que l’on peut décrire un vin, du moins décrire la façon dont on l’a perçu, les choses se gâtent sérieusement quand il s’agit de s’accorder sur l’art de synthétiser tout cela par un chiffre, unique, effroyablement précis.


Bon, mon intention n’est pas ici de peser les arguments du pour ou du contre et de me poser en pseudo médiateur : Je dois avouer avoir beaucoup de mal avec les notes… J’ai même comme des reproches à leur adresser.

Ce que je reproche principalement aux notes, c’est leur côté despote et dominateur : Peu importe que le commentaire accompagnateur fasse 2 ou 15 lignes, ce qui accroche l’oeil en premier c’est la note.
Bien sûr, pour sauver la face, on peut ajouter : « Le commentaire est plus important que la note ». Mais, je trouve cette phrase terriblement hypocrite (ce qui ne m’empêche pas d’être le premier à l’écrire sur mon site…), elle est hypocrite car l’on sait très bien qu’un grand nombre de personnes ne regardera que la note.

Alors l’idéal serait-il de se passer de notes ? J’aimerais répondre « oui » mais ce n’est pas si simple car l’absence de notes oblige le lecteur à un plus gros effort, empêche la lecture rapide (on n’a pas toujours autant de temps qu’on le désirerait) et l’ensemble des commentaires devient, qu’on le veuille ou non, plus élitiste. La note attire l’oeil, elle fait du racolage…

Personnellement, j’ai choisi une notation très simple sur 4, d’abord car elle me semble plus juste et plus appropriée au caractère subjectif d’une dégustation (et même aléatoire quand on pense aux différences selon les bouteilles, selon l’aération, selon l’environnement). Je ne sais pas si c’est la meilleure solution, mais bon… c’est la mienne. C’est une notation que j’avais d’ailleurs conçue au départ uniquement pour mon usage personnel.

Je dois tout de même avouer (tout à fait entre nous) qu’il m’arrive d’hésiter pour certains vins, entre mettre 3 et mettre 4, et de commencer à songer que je pourrais peut-être, éventuellement (voire même subsidiairement) mettre 3,5…
Aaargh… le voilà ! Le demi-point, tentateur, lascif, redoutable courtisan avec ses faux airs de tolérance.
« Vade retro Satanas ! » crie-je pour chasser ces pensées impures (effrayant au passage la paisible faune environnante).

Et d’abord, le commentaire est plus important que la note…

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